EAN13
9782280808583
ISBN
978-2-280-80858-3
Éditeur
Harlequin
Date de publication
Collection
Audace (157)
Poids
112 g
Langue
français
Langue d'origine
anglais
Fiches UNIMARC
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Nuits complices

De

Harlequin

Audace

Indisponible
1.?>Dana McGuire s'arrêta à l'intersection de la Cinquième Avenue et de la 57e Rue.Comme toujours à Manhattan, elle fut aussitôt contournée par un flot de piétons pressés qui s'engouffrèrent au milieu des voitures, s'attirant un concert de Klaxon nullement atténué par le passage d'une voiture de police.Cela faisait cinq ans qu'elle vivait ici, et rien, absolument rien, n'avait changé, songea-t-elle en étirant ses muscles douloureux.A part elle. Mais elle n'avait pas eu le choix, c'était une question de survie.A vrai dire, elle était plutôt contente de la manière dont elle avait survécu. Et elle le serait encore plus quand son futur centre de remise en forme ouvrirait. Bien sûr, elle n'avait pas encore les fonds nécessaires pour commencer, mais elle y était presque. Encore quelques mois, et, grâce à son partenariat avec Ellen, elle pourrait commander les équipements et signer le bail.Le feu étant passé au vert, elle traversa et trottina jusqu'à l'hôtel St. Martine où elle devait retrouver un client. Mais auparavant, elle fit un crochet vers la boîte aux lettres et y déposa sa lettre bimensuelle à ses parents.Fermiers depuis trois générations, ceux-ci n'avaient pas l'internet et ne l'auraient sans doute jamais. Déjà qu'ils avaient fait une folie en s'offrant une parabole pour leur vieux téléviseur...Elle sourit avec tendresse.Ses parents n'avaient même jamais pris l'avion. En fait, ils n'étaient jamais sortis de leur Indiana natal. Ce qui n'était pas plus mal, après tout : au moins, elle n'avait pas à redouter une visite-surprise de leur part.Oh, elle les aimait de tout son cœur, mais ils voyaient en elle une personne qu'elle n'était pas, et elle n'avait pas le cœur de les détromper.Les yeux bleus du plus ancien portier du St. Martine s'illuminèrent alors qu'il lui ouvrait la porte de l'hôtel.— Bonjour, Dana.— Merci, George. On dirait bien que la canicule n'est pas terminée, lui répondit-elle en relevant ses cheveux d'une main afin de dégager sa nuque.Elle avait les cheveux bien trop longs, ce qui n'était pas pratique quand on courait tous les jours. Si elle avait un poil de bon sens, elle les ferait couper. Mais elle n'avait pas le cœur de sacrifier sa crinière blonde.Bien sûr, elle n'était plus Miss Borden County depuis longtemps. Bien sûr, elle ne participait plus à des concours de beauté depuis six ans et ne le ferait plus jamais. Mais sa chevelure lui avait quand même valu un spot publicitaire pour un shampoing, même si elle avait dû partager le plateau avec une brune et une rousse. Fabuleux, pour quelqu'un qui voulait prendre Broadway d'assaut...— Vous trouvez qu'il fait chaud ? Attendez de voir ici, lui chuchota George avec un bref signe de tête en direction du hall. Il paraît qu'il y en a eu un autre la nuit dernière.— Oh ! Qu'est-ce qu'ils ont pris ?— On ne sait pas. Motus et bouche cousue, c'est la consigne. Junior menace de faire un rapport sur le premier employé qu'il surprendra à parler des vols, répondit George en souriant. Je ne vous ai rien dit.Il lui fit un clin d'œil et recula d'un pas pour lui laisser le passage.— Ah, parce que vous m'avez dit quelque chose ? répondit-elle en lui rendant son sourire.Comme tout le monde, elle savait de qui George voulait parler.C'était le nouvel assistant de direction qu'il avait baptisé Junior. Récemment diplômé de Cornell, Kyle Williams aurait volontiers débarrassé l'hôtel de tout employé au-dessus de quarante ans s'il en avait eu le pouvoir. Mais le syndicat était puissant. Et George avait beau friser la soixantaine, il n'était pas disposé à renoncer à son emploi, ni aux six chiffres figurant sur sa fiche de paie.Bon sang, ça ne la dérangerait pas d'obtenir un job équivalent ! Seulement, il y avait des listes d'attente faramineuses pour ce genre de postes, où que ce soit dans la ville. Et puis, elle aimait bien son travail. Elle était indépendante, payée pour faire de l'exercice, et elle en faisait tous les jours. C'était étonnant les sommes qu'étaient prêts à payer les gens pour ne pas courir seuls dans Central Park ou sur les rives de l'Hudson.Le hall était encore plus calme que d'habitude. Un membre du personnel de nettoyage — manifestement nouveau — époussetait le grand vase de fleurs posé sur la console centrale. Un couple discutait à voix basse près des ascenseurs. Un client penché sur le comptoir laqué de la réception paraissait en train de remplir sa fiche d'enregistrement. Ou plutôt, vu l'heure matinale, de régler sa note.
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