Warcross en trois mots : jeux vidéo, science fiction, chasseur de prime.
Oui, je triche un peu en vous donnant techniquement plus de trois mots. Mais vu que l'héroïne de Warcross est une hackeuse émérite qui se retrouve projetée au milieu du plus gros tournoi de l'histoire du jeu vidéo, la triche est un peu le sujet.
On suit l'histoire d'Emika Chen, qui jusque là n'a pas une vie bien joyeuse. Orpheline à onze ans, elle en a aujourd'hui dix-huit et a déjà un casier judiciaire derrière elle. Elle traîne encore les dettes que lui a laissé son père avant de mourir, et n'a pas d'autre choix que de s'improviser chasseuse de prime pour survivre au jour le jour. En plus de ça, elle risque l'expulsion de son appart miteux si elle ne peut pas payer son loyer en retard...
Elle tente donc de hacker une partie officielle de Warcross, ce qui peut lui rapporter gros, très gros.
Mais, qu'est ce donc que ce fameux Warcross ? C'est un jeu vidéo révolutionnaire, auquel est accro 90% de la population mondiale. Un univers de réalité virtuelle ultra-immersif, qui se superpose au monde réel. Les meilleurs joueurs sont adulés comme les plus grandes stars de la chanson.
Et la petite tentative de hack d'Emika ne va pas passer inaperçu. Le créateur de Warcross va la contacter et lui proposer de rejoindre le tournoi annuel du jeu. Cette invitation est une couverture, car le véritable job qu'il lui propose est tout autre : qu'elle se glisse au milieu des joueurs pour retrouver un autre hacker, Zero, qui menace tout le réseau du jeu.
A partir de là, le livre se découpe entre enquête au plus profond du dark web, et tournoi sportif pour rester dans la compétition.
Un vrai page turner ! Entre toutes les différentes intrigues, jamais l'action ne s'arrête, et Emika est une héroïne forte que l'on veut vraiment voir réussir, dans la droite lignée des Hunger Games. Les joueurs apprécieront les références à leur univers (notamment celle au grand Leeroy Jenkins), mais celles-ci restent assez discrètes pour ne pas alourdir la lecture pour les néophytes. On appréciera tout particulièrement le monde qui se crée avec Warcross : la superposition du réel et du virtuel offre des possibilités nouvelles à l'auteure, qui les exploite à fond pour nous offrir un futur qu'on imagine sans mal se réaliser.
On approuve, pour tous les fans de Hunger Games, U4, Divergente...
Qu'est ce que la vie est barbante pour Rustine... À son âge, qui est encore intéressé par les licornes, les ballades en balai, les garçons transformés en crapaud et les parties de sardines volantes ? Même son chat tricéphale miaule d'ennui...
Jusqu'au jour où la petite sorcière reçoit une lettre d'un garçon... étrange. Chez lui, pas de balai, les gens se déplacent en voi-ture ! Pas de boule de cristal, on utilise un té-lé-phone ! Les animaux ne parlent pas, les chaudrons poussiéreux sont un souvenir de grand-mère, les maisons n'ont pas de jambes ! Rustine est fascinée par tout ce qu'elle lit, et réussit à convaincre son école d'emmener toute la classe en voyage scolaire pour étudier ce monde si différent.
L'album est découpé en deux parties. D'abord, on suit Rustine qui s'ennuie dans sa vie quotidienne du monde des sorcières, et s'émerveille devant chacune des lettres que lui envoie le petit français. On plonge dans un univers "fantasmatastique", où les couleurs explosent autant que les baguettes, et chaque page fourmille de petits détails étonnants !
Puis, Rustine débarque dans notre beau pays, et chaque groupe découvre avec joie les habitudes de l'autre : les sorciers jouent aux billes et sont stupéfaits dès qu'ils croisent un tigre - ou même un pigeon -, et les enfants « moldus » ne savent plus où donner de la tête entre les dragons cracheurs de feu et les tours de magie sur le mobilier !
L'album prend les clichés à l'envers : le monde le plus extravagant devient ennuyeux à mourir dans les yeux de celui qui y habite, et notre propre monde est le nec plus ultra de l'exotisme. Les images comme le texte sont drôles, colorés, pétillants. Un régal !
Nous vous donnons rendez-vous sur la banquise, où un pingouin attend désespérément, canne à pêche à la main (à l'aile?) que "ça morde".
C'est bien connu, pour pêcher, la patience et le silence sont de rigueur.
Pourtant, à chaque page, un nouveau personnage. Qu'ils soient ours, esquimau ou lièvre, tous n'ont qu'une question à la bouche : "Alors, ça mord?"
Mais ça ne mord pas et tous s'agglutinent autour du pingouin visiblement agacé.
Alors ça mord joue avec l'accumulation et la patience de notre pingouin est mise à rude épreuve. On est épaté par le calme contenu de notre héro!
Quant à la chute, elle est inattendue et superbe!
Un album désopilant!!
L'Ogre et sa Princesse aux petits oignons
De Sabrina Inghilterra
Illustrations de Sophie Chaussade
Didier Jeunesse
Un régal!
Pour reproduire la recette de Sabrina Inghilterra, il vous faudra :
-Un ogre féru de cuisine d’humain (sans humain) et sans le sou
-Une princesse au langage bien trempé
-Une pincée de bonne humeur
-Et une louche d’humour
Ajoutez un zeste de frisson, mélanger le tout et vous obtiendrez un roman savoureux!
A consommer sans modération!
Une aventure jubilatoire!
« Ithaca, État de New York : une petite ville paisible » nous annonce la quatrième de couverture… Paisible, la ville d’Ithaca? Pas si sûr! Entre le serial-killer à la bague, le Pretender, les nombreuses affaires de racket dans la ville et Arnie, fils à papa étrange, voire carrément sociopathe qui rôde dans les couloirs du lycée,…
C’est donc dans l’ambiance inquiétante et paranoïaque de la ville d’Ithaca que débute notre récit. Nous suivons les aventures d’un binôme inséparable et décapant : Cliff et Fox. Quand ce dernier se fait voler une très grosse somme d’argent par un voyou, Arnie lui propose un deal qu’il ne peut pas refuser. Il invite Fox et son acolyte Cliff, qui, décidément, prend l’amitié très au sérieux, à cambrioler le coffre fort de son père. Le riche avocat ne sera pas là, ils n’auront qu’à se partager la somme en deux et Arnie leur donnera même le code!
Oui, c’est louche…
Un roman bien rythmé, polyphonique et surtout très efficace.