Collection Savane, La zèbéléhyène
EAN13
9782490074068
ISBN
978-2-490-07406-8
Éditeur
EVALOU
Date de publication
Collection
SAVANE
Séries
Collection Savane
Nombre de pages
32
Dimensions
24,5 x 24,5 x 1 cm
Poids
350 g
Langue
français
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La zèbéléhyène

Evalou

Savane

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ALBUM JEUNESSE – La Zèbéléhyène présente un fameux cas de pathologie type Frankenstein, mais inversé. Non pas un corps qu’on va assembler de morceaux rapiécés, mais une créature qui va se recomposer.
L’histoire est celle d’une hyène, représentante de ces charognards au rire détestable – mais elle ne rit pas. Au contraire, c’est la dépression totale : des complexes tous azimuts, l’invasion de cafards... Tout son corps la rebute, rien ne convient, il faut tout changer !

Pour chasser ce spleen, Dame Hyène court la savane, pour une séance de relooking extrême : si l’ensemble ne va pas, c’est dans le détail qu’il faut travailler. Au fil de ses rencontres, elle échange ainsi un bout d’elle-même avec chaque animal croisé – et passablement amusé par le projet.

À l’éléphant, elle prend la trompe, les pattes au zèbre, le cou à l’autruche, et même la queue du crocodile. Une customisation au fil des pages, qui lui accorde un bref répis, car l’insatisfaction la gagne, encore et encore.

Qu’y faire ? Trouver une nouvelle pièce à changer ! Se poursuit alors cette fuite illusoire, devenue quête incessante d’une amélioration de soi : le tonneau des Danaïdes à jamais percé... le désir d’être une autre, qui fait rage.

D’autant qu’elle se rebaptise, dans sa quête d’originalité, à chaque morceau ajouté, pour devenir au final L’Hypochacrocozebéléhyènetruche tachetée. Un nom qui reflète, avec un tendre humour, toutes les pièces rapportées.
Dans ce bel album, qui aurait pu s’éterniser – après tout, après l’extérieur, on peut passer aux abats... – se dessine le combat dans l’acceptation de soi. La quête de l’identité, l’obsession du corps imparfait, que l’on voudrait toujours différent, amélioré, suivant des canons de beauté tout aussi éphémères que fragiles.

Dame Hyène finira par trouver l’amour, qui la rendra à elle-même : acceptée pour ce qu’elle est, sans ces étranges artifices. Le tout est servi par un superbe dessin, qui bricole ce corps hirsute, celui d’un cœur meurtri par la frustration. Ah jalouser le corps d’autrui, une histoire qui n’en finit jamais.

La narration est limpide, et les plus jeunes saisiront sans peine le propos. Lequel ne manque pas d’écho avec cette phrase de Simone de Beauvoir : « J’accepte la grande aventure d’être moi-même. »

C’est toute la magie de la Zèbéléhyène !
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