Météorite
EAN13
9782700235494
ISBN
978-2-7002-3549-4
Éditeur
Rageot
Date de publication
Collection
Rageot roman
Nombre de pages
192
Dimensions
18 x 12,5 cm
Poids
214 g
Langue
français
Code dewey
804
Fiches UNIMARC
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Indisponible

Autre version disponible

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Sommaire

Disparitions en série

Je me reprends

My name is...

D'étranges voix

En avion ou à vélo

Hôtel de rêve ou hôtel rêvé ?

Une mouche sous le crâne

Arthur

Télépathie

Les chats, les animaux et les choses

Mon petit chaton en sucre...

Vachement sympa !

Végétarien

Règlement de comptes

Un drôle de type

Boule de billard et golgoth

Cet abruti d'édouard

Je le déteste !

Souris ou tourterelle ?

Waouh !

Le plan de naomie

Compte à rebours

C'est parti !

Le sautilleur

Le briseur

Mon ami edgar

Renifleur et lancer de boulon

Le dernier fragment

Explications

Déclaration

L'essentiel

978-2-700-23549-4

ISSN 1951-5758

© RAGEOT-ÉDITEUR – PARIS, 2009.

Tous droits de reproduction, de traduction et d'adaptation
réservés pour tous pays.
Loi n° 49-956 du 16-07-1949 sur les publications
destinées à la jeunesse.

Du même auteur, dans la même collection :

Fils de sorcières
Princesse en dangere9782700235494_i0002.jpg

Disparitions en série

Ça y est, le moment est arrivé.

J'ai beau m'y être préparé depuis la veille, mon cœur fait celui qui n'est pas au courant et se met à bondir dans tous les sens au milieu de ma poitrine. J'ai l'impression d'avoir avalé un kangourou. Envie de vomir garantie !

Mon estomac ne s'y trompe d'ailleurs pas et se transforme en serpillière prête à l'essorage. Pire, je suis pris d'une furieuse envie de retourner aux toilettes alors que j'en sors. Je m'oblige à respirer à fond.

Pas fastoche.

Mes mains, à qui je ne demandais rien, ont entrepris de trembler, tandis que mes jambes ressemblent de plus en plus à deux paquets de gélatine alimentaire. Périmée, la gélatine.

Je jette un coup d'œil dans le miroir de l'entrée. Euh... c'est qui ce type qui m'observe, les yeux écarquillés par la terreur et le visage couleur navet ? C'est moi ? Vraiment moi ?

Les derniers mots de Naomie me reviennent en mémoire : « Tu es un héros, Mattéo. Grâce à toi, on va les avoir ! »

Un héros ? Moi ? Je ne peux retenir une grimace. Je ne suis pas un héros, je suis un naïf. Un malheureux et pitoyable naïf.

La preuve ? Je crois tout ce qu'on me dit. Tout. Et quand celui qui me le dit est une fille et que ce qu'elle dit ressemble, même de loin, à un compliment, c'est pire encore.

Je deviens un naïf avec des ailes !

Et quand la fille en question possède deux grands yeux bleus capables de liquéfier la banquise et donc d'atomiser mon cœur, quand ses lèvres dessinent des rêves en forme de promesses, quand sa peau paraît avoir inventé l'idée même de douceur, quand ses cheveux mélangent les mots boucles, or et soie, alors là...

« Tu es un héros, Mattéo. Grâce à toi, on va les avoir ! »

N'importe qui d'autre que moi aurait répondu : « Nous sommes deux, ils sont cinq. J'ai dix ans, comme toi, alors que ce sont des adultes. Nous sommes capables de réaliser de petits trucs rigolos, ils possèdent des pouvoirs terribles... Non, Naomie, nous ne sommes pas dans un film, je ne suis pas un héros, et la seule chose qu'on va avoir c'est de gros ennuis ! »

N'importe qui d'autre.

Moi, j'ai savouré le frisson que ses mots avaient fait naître dans mon dos, j'ai inspiré un grand coup puis j'ai plongé dans le bleu de ses yeux, nagé un instant dans la chaleur de son regard avant de me laisser couler.

« Pas de problème, Naomie, ai-je affirmé. Je m'occupe de tout. »

Un malheureux et pitoyable naïf.e9782700235494_i0003.jpg

Devant moi, le gars dans le miroir secoue la tête comme pour une ultime tentative de se réveiller.

Ça ne marche pas.

Je regarde sous les lits, juste au cas où Lucas et Tom se seraient amusés à se cacher pour une blague de mauvais goût, mais je ne me leurre pas. Je sais qu'ils ont disparu.

Pfft ! Comme ça. Presque par magie. Par le pouvoir de ce type que Naomie appelle l'Éclipseur.

Ils ont disparu et quand ils reviendront – le pouvoir de l'Éclipseur est éphémère – j'ai bien peur d'avoir disparu à mon tour.

De façon définitive.

Bon, le moment est arrivé et je suis censé être prêt.

J'enfile mon blouson, il gèle à Paris au mois de décembre, et je sors. Le couloir est désert, parfaitement silencieux. Par acquit de conscience, je pousse la porte de la chambre que partagent Antoine et Samuel.

Vide.

Comme est vide celle de Laura, Anne et Malika. Celle de Chloé et Louise. Celle de...

J'arrête d'ouvrir les portes. La prochaine est celle de la maîtresse et je n'ai aucune envie de voir son lit défait au milieu de sa chambre vide.

– Cesse de trembler, Mattéo !

J'ai parlé à voix haute, ce qui n'est pas bon signe, et je serre les mâchoires pour ne pas me répondre que je fais de mon mieux. Je serre les poings aussi, juste histoire de me donner un peu de courage, et j'avance.

Le hall de l'hôtel est abandonné.

D'accord il est tôt, six heures du matin à peine, mais un réceptionniste est normalement présent jour et nuit derrière le comptoir et des employés devraient s'activer dans la salle du petit-déjeuner...

Les capacités de l'Éclipseur ont-elles des limites ? Sont-ils plusieurs à partager cet effrayant pouvoir de faire disparaître les gens ?

La gorge nouée, je sors dans la rue.

Ni piétons ni automobilistes.

Personne.

Naomie m'a pourtant prévenu mais c'est trop pour moi. Ma solitude me frappe comme un coup de poing au creux de l'estomac. Je tressaille, ouvre la bouche en grand pour un cri, un hurlement, un appel au secours, un gémissement, peut-être une simple bouffée d'oxygène...

... mes yeux tombent sur un pigeon juché sur une corniche de l'immeuble d'en face.

Petit et rond, il a gonflé son plumage bleuté pour résister au froid et rentré la tête dans son cou.

– Courage, murmure-t-il dans mon esprit. Ils ne savent pas précisément où tu te trouves. La voie est libre. Fonce !

Comme pour me montrer le chemin, il s'ébroue, déploie ses ailes et s'envole.e9782700235494_i0004.jpg

Ma peur s'envole avec lui. Ainsi que mes doutes et mes hésitations. Je me mets à courir. Au milieu d'une rue déserte, au centre d'un Paris déserté.

J'ai rendez-vous avec Naomie.

Le moment est arrivé.e9782700235494_i0005.jpg

Je me reprends

Bon, je me rends compte que commencer mon histoire à un endroit aussi dramatique n'est pas forcément la façon la plus claire de vous faire comprendre ce qui se passe. Si vous êtes d'accord, j'arrête donc là pour repartir en arrière et reprendre les événements dans l'ordre.

Vous êtes d'accord ?

Très bien.

N'oubliez toutefois pas que vous m'avez laissé, par un matin de décembre, en train de courir au milieu d'une rue déserte de Paris, complètement seul et visiblement en très mauvaise posture.

N'oubliez pas la disparition de mes amis et celle de la maîtresse.

N'oubliez pas Naomie.

N'oubliez pas l'Éclipseur.

Et n'oubliez pas le pigeon.

N'oubliez surtout pas le pigeon.e9782700235494_i0006.jpg

My name is...

Je m'appelle Bond.

Mattéo Bond.

Et non, je n'ai aucun lien de parenté avec l'autre Bond.

James Bond.

Quoi ? Vous êtes désolé d'avoir laissé entendre que... Allez, ne vous inquiétez pas, tout le monde me pose la question :

– Bond ? Comme... ?

Avec un nom pareil, c'est sûr, les copains se fichent un peu de moi mais quand j'ai tenté de supprimer le « d » final, ça a été pire.

– Bon ?

– Trop bon, tu veux dire !

– On peut goûter ?

– Bonbon !

– Pas si bon que ça.

– Franchement mauvais, oui !

Je m'appelle donc Mattéo Bond et j'assume. Sauf quand Édouard me lance une vanne. Là, je n'assume plus, je cogne. Peux pas m'en empêcher, je suis allergique à ce gars. Une allergie grave et irrémédiable. Depuis le moment précis où mes yeux sont tombés sur lui pour la première fois.
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