Historiographie de la littérature belge, Une anthologie
EAN13
9782847885910
Éditeur
ENS Éditions
Date de publication
Collection
Bibliothèque idéale des sciences sociales
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Historiographie de la littérature belge

Une anthologie

ENS Éditions

Bibliothèque idéale des sciences sociales

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La littérature produite en Belgique a de tout temps fait l’objet de nombreux
débats, quant à la manière d’en écrire l’histoire et d’en théoriser le
développement. Cette anthologie rassemble les principaux discours qui ont
marqué ces débats, de 1870 à nos jours. Pourquoi envisager la mise en série de
tels discours, qui peuvent a priori paraître redondants ? D’abord parce qu’il
s’agit précisément de discours, et non de savoirs bruts simplement répétés au
fil des générations d’historiens de la littérature. La « vérité historique »
sur une littérature est toujours construite selon des modalités particulières,
qui finissent par composer une véritable archive, au sens donné à ce terme par
Michel Foucault. L’un des buts de cette anthologie est de restituer
l’épaisseur de cette archive, de rendre compte de la multiplicité des couches
discursives successives qui la composent. Celles-ci représentent les états
ponctuels d’une réflexion dont il nous importe de reconstituer le continuum,
contre les impressions de « nouveaux départs » ex nihilo. Cette démarche
encourage une réflexion sur les modalités de constitution des canons
littéraires. Elle est aujourd’hui couramment pratiquée à propos des
littératures anglo-saxonnes et même à propos de la littérature française. Elle
nous apparaît d’autant plus nécessaire et pertinente dans le cas de la
littérature belge. En effet, dès les premières traces d’un discours porté sur
la littérature en Belgique, on relève le souci d’interroger et de justifier
les grands cadres historiographiques qui vont structurer le discours sur les
œuvres. De Charles Potvin à la génération actuelle des historiens de la
littérature, c’est un incessant va-et-vient, non seulement entre les deux
fameuses étiquettes générales qui situent la production tantôt dans l’orbe de
la littérature française, tantôt dans les frontières de la Belgique, mais
aussi entre plusieurs options géographiques, terminologiques, chronologiques
et axiologiques qui conditionnent l’appréhension du corpus. La mise en
évidence de telles clés de lecture à propos de la littérature belge voudrait
ouvrir plusieurs pistes au comparatisme : plusieurs des enjeux théoriques et
historiographiques sont en effet communs à d’autres traditions littéraires.
Signalons enfin que la présente anthologie entend s’inscrire dans la
continuité du travail de Stefan Gross et Johannes Thomas, qui avaient mis à la
disposition des chercheurs une importante documentation sur Les concepts
nationaux de la littérature en Belgique (1989). La perspective sera cependant
ici plus sélective, puisque centrée uniquement sur les programmes
historiographiques, et comblant les quelques trente années qui nous séparent
désormais du terminus ad quem adopté par les deux compilateurs allemands.
Chacun des extraits retenus fait l’objet d’une brève notice sur son/ses
auteur/s. L’anthologie propose en outre une introduction substantielle, qui
explicite les présupposés et les objectifs de la démarche, donne une large
description du corpus et développe quelques hypothèses de lecture
transversale, quant aux rhétoriques historiographiques et quant aux types
d’expérimentions théoriques dont la littérature belge a pu faire l’objet, par
le biais du discours historique porté à son endroit. La présentation des
textes suit un ordre chronologique, mais propose des regroupements en quatre
grandes périodes, correspondant à quatre modes d’expérimentation dont le
laboratoire théorique de l’histoire littéraire belge fut le lieu : construire
l’histoire, inscrire la langue, vivre la société, penser les concepts.
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