Le sommeil le plus doux, roman

Anne Goscinny

Grasset

  • Conseillé par
    8 mai 2016

    Une douce mélancolie

    On cueille Jeanne à Nice, à la descente de l'avion. Elle y accompagne pour trois jours sa mère, qui veut revoir sa ville natale une dernière fois, avant que le cancer qui la ronge depuis des années ne la dévore définitivement.

    Sa mère, que Jeanne ne nomme pas (et l’on comprend à la fin seulement pourquoi), a pris une grosse valise alors qu'elle sait sûrement qu'au « prochain voyage, elle sera sans bagage ». Si la mort ne s'encombre pas, à l’inverse, Jeanne a voulu emmener avec elle sa grand-mère. Qu’importe si elle n’ a plus toute sa tête, son sourire ne sera pas de trop pour l’aider à tenir le coup. La vieille dame est venue avec son chandelier en argent à sept branches, une horloge en marbre et un couteau à pain, trois objets témoins du drame qui a emporté son enfance. Jeanne a besoin de cette aïeule qui a survécu aux pogroms, à la seconde guerre mondiale et à la mort de son fils pour affronter celle de sa mère. 

    De Nice, la mère de Jeanne ne verra rien d’autre que les palmiers et le reflet de la mer aperçus depuis la fenêtre de l’hôtel. Elle qui rêvait d’admirer la Méditerranée n’a plus assez de force pour sortir de sa chambre. La douleur, qui lui tient lieu de compagne, ne la lâche pas un seul instant.

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