Un été en liberté

Mélanie Edwards

Bayard Jeunesse

  • 17 août 2020

    Une sensation unique: celle d'un premier été sans les parents. L'effacement du stress parental et la jouissance autorisée, voilà ce qui attend Violette et sa fratrie. Les baignades dans le lac, la maison de famille et ses secrets, Violette qui bascule dans l'âge d'être femme au fil d'un été. Tendrement et avec nostalgie, Mélanie Edwards traduit bien l'éveil au désir de cette toute jeune fille. Ce roman a le charme d'une chronique sociale, qui remonte le temps avec en bande-son les Cure, Yves Montand et le ronronnement d'une ancienne mobylette. Les soirs d'été, collés serrés, les premiers émois. Le secret est de mise, une menace plane. Un amour naissant extrêmement sensuel, attentif aux moindres mouvements du visage et du corps, chaste. Entre les étreintes et les baisers s'unissent les élans respectifs vers les livres d'Italo Calvino, d'Henri Bosco et de Villoro. La grande force de ce très beau roman jeunesse c'est de s'atteler à dire ce qui n'est déjà plus, le bonheur fugace, mais le traduire en mots. Il rehausse la présence des souvenirs d'un premier amour. J'ai follement aimé Violette dont l'hésitation n'oblitère pas l'élan de la passion pour saisir le frémissement, la vie même. On capte l'émotion celle qui reflue dans les mots, l'écho des pulsations à l'heure des premières fois, le pouls même d'un coeur d'adolescente qui bat. Un Été en liberté est feutré d'herbes, embaumé de lavande, les cailloux chantent sous les premiers pas, les eaux du lac sont folles et la jeune fille est d'aplomb dans son désir de liberté.